Aujourd’hui je vous propose un article un peu différent. Un reportage sur Montmartre, mon quartier d’amour. Celui dans lequel je vis, celui que j’ai choisi, celui qui me fait vibrer, aimer et voir le monde rempli de poésie.
En 2022, j’avais repris, pour 6 mois, des études de journaliste. Ce papier est un travail que j’ai fait là bas. J’ai décidé de vous le partager pour que tous les amoureux de Paris puissent partir en ballade avec moi.
Montmartre, un village dans Paris
Quartier iconique, Montmartre continue de séduire artistes, Parisiens et touristes du monde entier. Ce beau monde s’entremêle, se promène, faisant vibrer haut les couleurs de la Butte
5h32, les oiseaux roucoulent, l’air frais caresse mes joues. Paris s’éveille.
Depuis les marches du Sacré Cœur, les toits de la capitale s’offrent en spectacle. Ce lever de soleil prend des allures de cérémonie mystique.
Les rares personnes levées sont silencieuses, éblouies par le rose du ciel et cette sensation particulière, rare, que Montmartre nous appartient.
L’espace d’un instant, nous sommes les rois de la Butte.
Laissez-moi vous emmenez dans un Montmartre qui n’a pas pris une ride. Un quartier au charme fou et qui continue à mélanger, avec grâce, Parisiens et touristes du monde entier.
En descendant la rue Lepic, on tombe sur Boris Lume. Une boulangerie qui confectionne, selon moi, le meilleur pain au chocolat du quartier. Croustillant, fondant, beurré à souhait avec un chocolat de qualité. Encore chaud, c’est une vraie madeleine de Proust.
Quelques mètres plus bas, le Café des Deux Moulins est l’un des fameux décors du film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Un café typique parisien avec son comptoir en zinc et ses chaises bistrots.
On entend parler espagnol, anglais, italien, bérets rouges vissés sur la tête. Tous se délectent d’un chocolat chaud fumant. Un vrai cliché ? Vous n’êtes pourtant pas dans un vulgaire attrape touriste. C’est un haut lieu d’habitués. Les expressos au comptoir s’enchaînent. Louise, une femme au sourire malicieux, aux yeux brillants, qui habite un peu plus haut dans le 18 ème. « Ici nous connaissons tout le monde. On est tous devenu amis. C’est là que mon mari a annoncé la naissance de nos enfants. Il fallait trinquer avec le quartier ! »
La place des Abbesses, avec son église, son manège, son marchand de glace, des enfants qui courent et des petits vieux qui discutent sur les bancs publics, fait office de place de village rendant Montmartre si unique.


Le Paris de Picasso, d’Apollinaire, de Renoir
Si on lève la tête, il y a des fleurs a presque tous les balcons rue des Abbesses. Une douceur de vie à la française que les heureux habitants chérissent plus que tout.
Le Montmartre d’Aznavour n’est pas si loin. A l’exception près, qu’ici, les prix au mètre carré s’envolent vers des sommets. On achète un vrai morceau d’histoire, le Paris de Picasso, d’Apollinaire, de Renoir.
Tant d’artistes ont créés, vibrés à Montmartre. Une magie que je ressens vivement en foulant les étroites ruelles pavées, ici, mon cœur bat plus fort.
Charles, la petite trentaine, un Français habitant à Londres a voulu revenir à Paris après le Brexit. Ayant déserté la capitale pendant plus de 10 ans, il a choisi Montmartre, sous la pression de sa fiancée, sans trop savoir à quoi s’attendre…
« Après deux ans dans mon appartement sur la Butte, je suis étonné de voir à quel point je me suis attaché à ce quartier. On se sent assez protégés de la folie parisienne… Tout le monde pense que ce quartier est saturé et impraticable mais au fur et à mesure tu connais tes petites adresses, le boucher avec le meilleur rapport qualité prix, la cave à vin qui déniche des pépites et te sert l’apéro … »
Après avoir remonté l’avenue Junot, Laureline, pétillante jeune femme à la chevelure blonde me rejoint en scooter, son fidèle destrier pour arpenter les rues qui grimpent. Agent immobilier, elle est spécialisée dans le village Montmartre, connait chaque recoin du quartier. Nous partons à la découverte du Hameau des Artistes. A l’abri des regards, ce passage, fermé au public, n’abrite que des biens d’exceptions. Munies du code d’entrée, nous pénétrons dans une oasis de verdure. Plusieurs statues romantiques ornent ce jardin bucolique, un coin de paradis en plein 18eme. Des maisons avec jardins, des toits terrasses, presque tous avec une vue à 360°. Une vue exceptionnelle sur le Moulin de la Galette, véritable moulin accueillant autrefois des bals dansants. C’est ici que Renoir a peint beaucoup de ses chefs d’œuvres.
Laureline m’explique : « Pour certaines personnes, cette vue a plus de valeur que celle sur la Tour Eiffel, moins clinquante. Les biens se vendent comme des petits pains malgré des prix a plus de 20 000 euros du mètres carrés. Beaucoup d’artistes continu à habiter ici car ils jouissent d’un calme rare. »
Ma maison de campagne à Paris
Pour l’heure du goûter, mon endroit préféré se trouve en plein milieu du musée de Montmartre. Cet ancien atelier d’artistes abrite dans son jardin, une verrière qui fait salon de thé. Salomé, une jeune femme en robe à fleurs, un chignon négligemment attaché, déguste un cake a la pistache, sirote une limonade bien fraiche et lit au soleil. « Ici c’est mon petit refuge, ma maison de campagne à Paris. Un moment rien qu’à moi »
Juste à côté, rue des Saules, se trouve le Clos Montmartre ! Près de 2000 pieds de vignes en pleine ville. Une petite production qui se fête chaque mois d’octobre au moment des vendanges. Maria, jolie brune reconvertie en guide touristique, nous raconte un dicton du 17 eme siècle. Lorsque que le vin de Montmartre semblait avoir des vertus diurétiques !
« C’est du vin de Montmartre, qui en boit pinte, en pisse quatre ! » Vous êtes prévenus.
Le début de soirée annonce l’heure de se réfugier dans l’un des secrets les mieux gardés de la capitale : L’hôtel Particulier.
Il faut sonner, grimper plusieurs marches pour y arriver. On tombe sur un jardin romantique aves de petites guirlandes lumineuses entre les arbres. Le charme opère instantanément. En face de nous se dresse ce bel hôtel particulier en pierre blanche, pied à terre de Brad Pitt lors de ses virées parisiennes.
Cet écrin abrite une poignée de chambres cinq étoiles, avec au sous-sol, un bar à cocktail magique. Des fauteuils en velours, une ambiance feutrée, une verrière et un autre petit jardin caché enchante quiconque décide de passer la porte.
Je commande « -Un très particulier s’il vous plaît ! » Ce cocktail, signature de la maison, à base de gin et de fleur de sureau, n’est que le premier de la soirée.
La nuit sera longue, l’air est doux, une certaine magie flotte déjà dans l’air. Montmartre réserve toujours des surprises à ceux qui l’aiment.

Merci ma Paloma, encore un super arcticle! J’en raffole